Vœu relatif à Autolib’ et à une nouvelle politique d’autopartage à Paris
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déposé par David Belliard, Fatoumata Koné, Pascal Julien

et les élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP)

 

Considérant que l’attitude du groupe Bolloré, délégataire du service public Autolib’ a contraint la ville de Paris à entamer une procédure de résiliation du contrat de délégation de ce service ;

 

Considérant que les 250 salariés d’Autolib’ voient leurs emplois menacés à très court terme ;

 

Considérant que les usager.e.s d’Autolib’ vont faire face à une interruption brutale du service de mobilité auquel ils ont souscrit ;

 

Considérant que dès l’origine du projet porté par Bertrand Delanoë et Vincent Bolloré, les écologistes avaient alerté sur les risques économiques et environnementaux du service d’autopartage Autolib ainsi que sur ses limites en matière de réduction de la place de la voiture en ville ;

 

Considérant qu’Autolib’ n’a pas permis de réduire sensiblement le taux de possession automobile à Paris car le fonctionnement des Autolib’ en “trace directe” (qui permet à un utilisateur d’emprunter une voiture dans une station et de la remettre dans n’importe quelle autre) incite à utiliser la voiture au détriment des transports en commun et des mobilités actives ;

 

Considérant que de très nombreuses entreprises ont déjà proposé à la Mairie de Paris leurs services d’autopartage en freefloating (qui consiste à prendre et redéposer une voiture en autopartage n’importe où sur une place en voirie dans un périmètre donné), sans investissement public mais à condition de pouvoir bénéficier de conditions préférentielles pour le stationnement de leurs véhicules ;

 

Considérant que si la ville souhaite poursuivre sa stratégie de libérer l’espace public de l’emprise de l’automobile, la solution d’autopartage en freefloating présente des risques de report modal des transports en commun à la voiture individuelle comparables à ceux d’Autolib’ en son temps ;

 

Considérant que le modèle d’autopartage dit en boucle (qui consiste à prendre un véhicule dans des stations réservées exclusivement à ce service puis les restituer sur ces mêmes stations) est le plus vertueux car il est privilégié sur les autres modes de transport dans des cas qui le justifient et non pour un simple confort personnel ;

 

Considérant que selon une étude 6t-Ademe de 2016 une voiture partagée dans un système en boucle remplace 10 voitures particulières et fait gagner 9 places de stationnement, alors que le système en trace directe ou free floating ne permet pas de démotoriser autant ;

 

Considérant que la ville va devenir propriétaire des bornes électriques du réseau Autolib’ ;

 

Considérant que les solutions de free floating proposées par les différents acteurs privés de la mobilité nécessitent une recharge plus rapide que le système actuel d’Autolib’ et donc plus énergivore ;

 

Considérant que la ville de Paris a adopté un plan climat air énergie territorial qui doit engager le territoire vers d’importantes économies d’énergie ;

 

Considérant l’utilisation illégale de sa base de données client.e.s par le groupe Bolloré pour diffuser et instrumentaliser à son profit une pétition citoyenne ;

 

Aussi, sur proposition de David Belliard, Fatoumata Koné, Pascal Julien et des élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP), le Conseil de Paris émet le vœu:

  • qu’avant toute autre chose, l’avenir des salarié.e.s d’Autolib’ soit au coeur des négociations du protocole de sortie de contrat entre le Syndicat Autolib Velib Métropole et le groupe Bolloré,
  • que la compensation des abonnés Autolib’ soit également mise à l’ordre du jour des négociations,
  • que la stratégie de la ville en matière d’autopartage face l’objet d’un vote formel en conseil de Paris,
  • la ville facilite le développement de l’autopartage en boucle en réservant une partie des bornes électriques à ce déploiement,
  • qu’avant tout déploiement d’un système d’autopartage en freefloating, une étude d’impact indépendante soit réalisée et présentée au Conseil de Paris,
  • qu’Enedis soit sollicité pour présenter en 3ème commission ses point d’alertes lié au déploiement de nouveaux systèmes d’autopartage fonctionnant avec des véhicules électriques,
  • qu’une action en justice soit engagée contre le groupe Bolloré pour avoir utilisé sa base de données client.e.s pour diffuser et instrumentaliser une pétition,
  • que la Mairie de Paris interpelle les autorités compétentes chargées de s’assurer que les bluecars usagées seront recyclées ainsi que l’impose la loi.

Le vœu a été retiré au profit d’un vœu de l’exécutif

 

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