Orientations budgétaires pour 2018
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Intervention de Fatoumata Koné relative aux orientations budgétaires pour l’année 2018

 

Madame la Maire, chers collègues, depuis le début de la mandature, la Ville s’est engagée à renforcer et développer sa politique en matière de lutte contre les inégalités femmes-hommes. Engagement plus nécessaire au vu de l’actualité avec, en autres, l’affaire Weinstein, ultra médiatisée, qui démontre, une fois encore, que tous les milieux sociaux et professionnels sont concernés par la lutte contre le harcèlement et les agressions sexuelles.

Permettez-moi tout d’abord de regretter l’intégration de ce sujet au sein du débat portant sur l’orientation budgétaire, car il y a un risque de penser que notre ville l’appréhenderait qu’au travers du prisme financier. Nous pouvons tout de même considérer que le rapport sur la situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes à Paris aurait pu faire l’objet d’un débat à part entière. J’y consacrerai également, pour ma part, la totalité de mon intervention.

Concernant notre collectivité parisienne, le pourcentage des femmes occupant un emploi de direction stagne autour de 41 % depuis 2015. La rémunération moyenne mensuelle nette des femmes est inférieure à celle des hommes de 8 % toutes catégories confondues, donc proche de la moyenne nationale qui est à 9,9 %.

Sur ces deux points, les résultats ne sont pas satisfaisants. Nous devons y porter une meilleure attention et y consacrer de vrais moyens afin que Paris puisse être exemplaire en la matière.

En revanche, notre ville affiche une égalité parfaite dans la promotion des femmes et des hommes. Ce résultat mérite donc d’être salué.

En matière de politique municipale en faveur de l’égalité entre les Parisiennes et les Parisiens, la Ville fait le choix de développer l’écriture inclusive dans l’administration et dans sa communication. Il s’agit d’un véritable enjeu de société ayant pour objectif de défaire la misogynie grammaticale pour certains, ou qui, pour d’autres, est un péril mortel pour l’avenir de la langue française. Contrairement à Mme JÉGO, nous saluons ce choix, tout en nous interrogeant sur le calendrier de son déploiement dans les textes édités par notre collectivité. Je pense notamment aux délibérations étudiées au sein de ce Conseil. Notre collectivité doit être volontariste pour favoriser la place des femmes dans la ville en continuant à travailler avec les femmes dans une logique participative et solidaire, mais également en soutenant les associations engagées sur le sujet. Faut-il rappeler que de véritables archaïsmes continuent à hanter les mentalités, en se traduisant par des zones et des horaires de facto interdits aux femmes dans l’espace public ? Or, nous nous interrogeons sur le crédit que la Ville accorde à ce sujet quand on constate que seulement 30.000 euros de subvention ont été consacrés à cette question. Ce montant n’est évidemment pas suffisant pour que la Ville soit à la hauteur des enjeux.

Au niveau du sport, le rapport mentionne le dispositif « Allez les filles » qui s’inscrit dans le cadre de la convention passée entre la Mairie de Paris et la fondation P.S.G. Ce dispositif a pour objet de soutenir diverses actions, dont le développement du sport féminin. La Ville de Paris soutient notablement cette initiative à hauteur de 230.000 euros dans le cadre de la convention d’objectifs de la fondation P.S.G.

J’en profite pour interpeller notre Assemblée sur le sujet, car le directeur du centre de club parisien, ayant décidé de donner la priorité aux équipes de jeunes hommes, les joueuses du P.S.G. ont été priées de quitter le terrain d’honneur du Camp des Loges et jouent désormais à Saint-Germain-en-Laye. Quelle est la pertinence d’une telle subvention si l’équipe féminine professionnelle, qui joue en première division féminine, est cantonnée à des stades de seconde zone ? N’est-ce pas là un très mauvais signal ?

Pour terminer, je souhaite saluer le travail effectué dans la rédaction de ce rapport, plus clair et plus complet que l’année dernière, ainsi que la feuille de route ambitieuse qu’elle présente, tout en m’interrogeant sur la faculté de mise en œuvre avant la fin de la mandature. On peut également s’interroger, alors que le Président de la République veut faire de l’égalité femmes/hommes la grande cause du quinquennat, tant on constate, à la lecture de ce rapport, que le rôle des collectivités est important dans ce combat. Ainsi, réduire les dotations des collectivités s’avère contre-productif. Pour autant, nous continuerons à être force de proposition pour mener à bien ce long combat qu’est celui de l’égalité femmes/hommes.

Merci.

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