Retrait de Donald Trump de l’Accord de Paris
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Intervention de David Belliard relative au retrait de Donald Trump de l’Accord de Paris

Merci, Madame la Maire.

Mes chers collègues, oui, la décision de Donald TRUMP de quitter l’Accord de Paris est un coup dur pour la lutte contre le dérèglement climatique. Même si cet accord – cela a été rappelé – est imparfait, il était l’expression d’un consensus international sur la nécessité d’agir plus fortement. Plus qu’un symbole, il marquait un accord sur le constat qui lie les questions du climat avec l’activité humaine et l’absolue nécessité de limiter notre empreinte écologique.

Cette décision de Donald TRUMP, qui rappelle celle du Président BUSH en 2001 sur le Protocole de Kyoto, met une nouvelle fois en évidence la force des intérêts individuels sur ceux de l’humanité tout entière.

Elle rappelle enfin cruellement la puissance du négationnisme climatique qui refuse de voir ce qui se déroule pourtant devant nos yeux : la destruction de notre planète par les activités humaines qui épuisent nos ressources et entraînent des dérèglements qui vont très rapidement devenir, si ce n’est déjà fait, incontrôlables.

Si cette décision fragilise l’Accord de Paris, elle ne le détruit pas. D’abord, parc la décision de Donald TRUMP a été condamnée par la quasi-totalité de la communauté internationale, preuve que la conscience sur le dérèglement climatique avance. De plus, les Etats-Unis ne se réduisent pas à Donald TRUMP, loin de là. Une large part de la société civile est aujourd’hui convaincue et engagée pour répondre aux enjeux environnementaux.

Ensuite, parce que persiste notre volonté d’agir. Cette décision nous oblige à accentuer nos efforts au niveau européen comme au niveau national, où nous ne pouvons plus nous contenter de grands discours, aussi beaux soient-ils. C’est par exemple maintenant que nous devons mettre en œuvre une fiscalité écologique, comme la contribution climat énergie, en mettant fin aux avantages fiscaux d’une autre époque qui favorisent les déplacements en véhicules individuels et en mettant en œuvre la taxe carbone.

De la même manière, nous devons sortir des projets inutiles et coûteux sur un plan humain et environnemental en abandonnant la création de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, du centre de déchets de Bure ou encore, plus proche de nous, d’EuropaCity, ce centre commercial d’un autre temps. Ces projets sont aux antipodes de la société plus sobre et moins consommatrice des ressources et d’énergie que nous devons impérativement construire.

Enfin, cette décision du gouvernement des Etats-Unis nous oblige en tant qu’élus d’une grande métropole. A Paris, vous l’avez rappelé, nous avons une politique particulièrement volontariste sur le sujet, en investissant dans des modes de transport doux et collectifs, en menant une politique d’investissements dans la rénovation énergétique des bâtiments ou de soutien actif à l’économie sociale et solidaire et à l’économie circulaire. Notre Ville, par son importance à la fois démographique, économique mais aussi symbolique, détient un important levier pour entraîner une action collective. Vous avez raison d’en user, Madame la Maire, notamment par votre action en tant que présidente du C40. D’ailleurs, bien entendu nous partageons votre volonté d’accentuer les collaborations engagées entre notre Ville et les métropoles américaines et mondiales engagées dans la lutte contre les dérèglements climatiques.

Mais nous devons aller encore plus loin et penser notre action comme systémique. En effet, il faut aussi changer la logique d’un système qui produit de graves déséquilibres. Ce sont ces raisons qui poussent notre groupe à vouloir par exemple réduire nos collaborations avec les banques travaillant dans des paradis fiscaux, ces mêmes paradis fiscaux qui permettent à des sommes énormes d’échapper à l’impôt, donc à la contribution aux investissements nécessaires à l’intérêt général. De la même façon, notre Ville ne doit plus collaborer avec des entreprises qui ont des activités à forte émission de carbone ou qui sont extrêmement polluantes. Nous ne pouvons plus continuer à offrir une bonne image à des entreprises qui, cachées par le voile de l’ignorance ou de la distance géographique, participent à la destruction de notre humanité.

Plus que jamais, nous sommes déterminés à agir. Malgré les données affolantes sur la dégradation de notre environnement qui nous parviennent chaque jour, malgré la certitude qu’il nous faudrait agir massivement, tout de suite, pour éviter le pire, nous savons bien en tant qu’écologistes que cette lutte s’inscrit dans un temps long. Elle nous dépasse et aujourd’hui comme demain, il est de notre responsabilité de ne jamais baisser les bras.

Je vous remercie.

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