Hommage à Xavier Jugelé et à ses deux collègues blessés sur les Champs Elysées
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En Conseil de Paris, David Belliard a rendu hommage à Xavier Jugelé et à ses deux collègues blessés, frappés par la violence d’extrémistes le 20 avril sur les Champs Elysées.

 

Madame la Maire, Monsieur le Préfet, Général, mes chers collègues,

 

De nouveau, nous voilà réunis pour un hommage, éprouvés dans notre Ville, dans notre vie de citoyenne et de citoyen par la mort et le sang qui coule. Après Charlie Hebdo, après les attentats du 13 novembre 2015, notre ville a été de nouveau frappée par la violence d’extrémistes, cette fois sur les Champs Élysées. Un homme en est mort.

Xavier Jugele était policier. Il était engagé chaque jour, par son métier, pour assurer notre sécurité. Avec ses collègues, ils ont été pris pour cible parce qu’ils faisaient leur travail, sur l’avenue des Champs Élysées. Je souhaite, au nom de tous les élus du Groupe Ecologiste, m’associer à l’hommage rendu à Xavier Jugelé et à ses deux collègues blessés, à leurs proches et à leurs familles et amis, mais aussi à ses collègues et à toutes les forces de l’ordre qui exercent leurs missions de protection et de sécurisations avec justice, lucidité et justesse.

En visant Xavier Jugelé, c’est le symbole de notre République que le meurtrier a pris pour cible. Et quel symbole !  Xavier Jugelé était un homme et un policier engagé, sur les Champs Élysées, auprès des Parisiens et des Parisiennes comme auprès des réfugiées en Grèce où il est parti plusieurs fois pour sécuriser les migrants fuyant les zones de conflit au Moyen-Orient, au plus fort de l’afflux migratoire, en 2015 et 2016. Engagé, il l’était aussi dans la lutte qu’il menait pour l’égalité des droits des LGBT, notamment dans la police – et nous savons qu’il peut être encore parfois difficile pour des policiers ou militaires, d’être ouvertement gay ou lesbienne.

Cet évènement nous éprouve, en tant que citoyennes et citoyens, mais aussi comme responsables politiques. Car si réagir sur le coup de l’émotion est humain, en aucun cas elle ne doit guider nos décisions de responsables politiques. Nous continuerons à nous battre pour que notre Ville et notre pays s’opposent à une dérive sécuritaire qui, en réduisant nos libertés et nos espaces d’expression, donneraient une victoire sans commune mesure aux terroristes comme nous devons continuer à nous battre pour stopper la litanie des morts.

Vous le savez, notre groupe défend une Ville apaisée. L’apaisement, ce n’est pas le laxisme, c’est au contraire assurer la tranquillité de chacun avec une exigence d’efficacité à court et à long terme. C’est cette recherche d’efficacité qui nous pousse, par exemple, à vouloir une police de proximité dans nos quartiers, avec une vraie présence humaine. C’est cette vision encore qui, selon nous, plaide pour une plus forte coopération européenne entre les services de renseignement pour mieux anticiper et répondre aux projets d’attaque.

Et au-delà, la situation appelle une réponse de plus long terme, qui doit être engagée immédiatement. Nos institutions et en premier lieu l’école, doivent répondre aux questionnements de nos concitoyens. Elles doivent, par leur équité et leur justice, ramener à elles tous les enfants de la République, marteler que chacun et chacune a sa chance, que nous avons tous les même droits, et que la France est la même pour toutes et tous. Cette école qui aura un large rôle à jouer dans la reconstruction de cette fraternité, pour donner le désir de vivre ensemble et l’espoir à nos concitoyennes et concitoyens.

La société apaisée, c’est une société où chacune et chacun reprend espoir en l’avenir, c’est une société de paix. J’emprunterai, pour mes derniers mots, ceux, magnifiques et émouvants, qu’Etienne Cardiles, le conjoint de Xavier Jugelé, a prononcé ce matin lors de l’hommage à l’homme qui partageait sa vie : Restons tous dignes, et veillons à la paix, et gardons la paix.

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