LVMH et l’ancien musée des Arts et Traditions populaires
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Intervention de Sandrine Mées relative à LVMH et l’ancien musée des Arts et Traditions populaires

 

Monsieur le Maire, mes chers collègues, dans le prolongement de ce que viennent d’exposer mes collègues Yves CONTASSOT et David BELLIARD, nous souhaitons également nous exprimer sur le projet proposé par L.V.M.H. pour ce site.

Mes collègues ont souligné la précipitation avec laquelle le projet a été imaginé et l’absence de mise en concurrence. Ces facteurs rejaillissent sur le contenu du projet qui reste peu clair, voire insaisissable, quelque peu ramasse-tout et opportuniste, destiné avant tout à redorer un blason très terni.

Le projet part dans toutes les directions, une annexe ou une sorte d’extension de la Fondation proche dont les salles plus adaptées permettraient d’exposer des œuvres monumentales qui ne rentrent pas dans l’autre bâtiment, avec des salles supplémentaires qui abriteraient des expositions de peinture, le tout flanqué d’une salle de concert qui pourrait accueillir de grands concerts populaires.

Ce projet serait complété par une Académie des métiers de l’artisanat. Quelle part exacte ces métiers de l’artisanat auraient-ils dans le projet global ? Le Centre de documentation serait-il ouvert à tous et toutes ? Nous comprenons surtout du projet la volonté d’accueillir différentes expositions à succès, un restaurant de luxe et des espaces de vente.

De même, pourquoi être aussi peu ambitieux dans la manière de se rattacher à la vocation de l’ancien Musée national des arts et traditions populaires, en la modernisant ? Le Musée national des arts et traditions populaires avait une vraie volonté de mettre en exergue, à travers les objets qui sont les indices des relations sociales et humaines, des productions et les créations des artisanes et artisans et de l’industrie, la vocation du M.N.A.T.P. semble ici plus servir de prétexte que de donner une réelle impulsion au projet.

Nous ne voulons pas nier qu’il existe des lieux à Paris qui conservent et fassent vivre ce patrimoine populaire car les musées de la Ville de Paris, dont certains musées privés et le Musée national des arts et métiers, contribuent à transmettre cette mémoire.

Cependant, quel qu’eut été le projet culturel, nous aurions apprécié que l’idée en soit mûrie avec d’autres partenaires, par exemple les porteurs du projet pour un site pour la mémoire de l’esclavage, et que le projet se nourrisse davantage de l’existant, en s’inspirant, par exemple, du Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée ou que de nouvelles propositions aient le temps de se faire jour, ce que la précipitation empêche. En effet, le projet ainsi présenté semble éclaté et uniquement tourné vers l’intérêt du groupe L.V.M.H.

Les élus écologistes prônent un projet culturel clair et déterminé, pensé en commun, accessible à toutes et tous, ce qui semble compromis vu les tarifs pratiqués par la Fondation qui est juste à côté.

Nous prenons un projet qui prend résolument en compte la mémoire des peuples non comme un supplément d’âme mais comme un axe central de réflexion. C’était la vocation initiale de ce lieu porté avec détermination et passion par Georges Henri Rivière, dans le souci de rendre à l’histoire et à la créativité des inconnus le statut qu’elles méritent.

Je vous remercie.

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