Vœu relatif au retrait arbitraire de deux ouvrages du plan Paris Lecture
Partager

Suite à la décision de la direction des affaires scolaires de la ville de Paris de rappeler deux ouvrages des espaces lectures des écoles primaires au motif que certaines « vignettes peuvent choquer les enfants ou leurs parents », le groupe écologiste a demandé que ce rappel soit annulé et qu’une réflexion sur l’autonomie des équipes pédagogiques en matière de dotation de livres dans les espaces lecture soit engagée.

Le vœu a été retiré au profit d’un vœu de l’exécutif.

Vœu relatif au retrait arbitraire de deux ouvrages du plan Paris Lecture

déposé par Aurélie Solans, Jacques Boutault, Anne Souyris, Marie Atallah,
Jérôme Gleizes et les élu-es du Groupe écologiste de Paris (GEP)

 

Considérant que le livre est un vecteur privilégié de savoir, de connaissance, de culture et un instrument sans équivalent d’apprentissage,

Considérant que l’accès de nos enfants à une littérature de jeunesse ambitieuse répond à des enjeux sociétaux majeurs,

Considérant qu’une circulaire interne de la Direction des affaires scolaires de la ville de Paris demande unilatéralement le retrait de deux livres du « Dictionnaire fou du corps » et de « Beta…civilisations » des espaces lecture des écoles et centres de loisirs au motif que certaines « vignettes […] peuvent choquer les enfants ou leurs parents » ;

Considérant que « Beta…civilisations » et le « Dictionnaire fou du corps » sont deux ouvrages dont les caractères pédagogique et artistique ont été reconnus à travers différentes distinctions et expositions ;

Considérant que le « Dictionnaire fou du corps » de Katy Couprie aux Éditions Thierry Magnier a reçu un prix du Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis ;

Considérant que les livres en question avaient été de surcroît approuvés par le comité de lecture de Paris-Corvisart, en conformité avec la convention triennale passée entre la ville de Paris et l’Académie de Paris;

Considérant, que le processus participatif instauré par la convention relative au plan Paris Lecture en matière de sélection des ouvrages a ainsi été déjugé sans concertation par la DASCO ;

Considérant que le plan Paris Lecture est, selon la convention relative à ce plan, un outil qui permet de « développer la maîtrise et la pratique de la lecture et de l’écriture ainsi que la familiarisation avec la littérature, chez les élèves des écoles publiques du premier degré de la Ville de Paris et les enfants fréquentant les services péri et extrascolaires municipaux, ainsi qu’en direction des collégiens » ;

Considérant que la classification « jeunesse » des livres est encadrée par la loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 modifiée par la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011 ;

Considérant la mobilisation éditoriale ainsi que la mobilisation syndicale des animateurs et des animatrices de la Ville de Paris suscitées par la censure exercée par la DASCO ;

Considérant que la DASCO est placée sous la responsabilité de la municipalité parisienne et de la Maire de Paris ;

Considérant que la Ville de Paris combat la censure et l’arbitraire ;

Considérant que Paris doit à sa jeunesse une éducation qui préserve et encourage la liberté de connaître et de penser ;

Considérant que cette décision est l’occasion pour le Conseil de Paris de préciser les termes de la convention concernant le processus décisionnel de dotations de livres des espaces lectures des écoles (EPL et BCD) de la ville de Paris ;

Aussi, sur proposition d’Aurélie Solans, Jacques Boutault, Anne Souyris, Marie Atallah, Jérôme Gleizes et des élu-es du Groupe écologiste de Paris (GEP), le Conseil de Paris émet le vœu que :

  • Soit annulé le rappel des livres jeunesse mentionnés par la circulaire de la DASCO du 7 octobre 2016,
  • Que les processus décisionnels d’acquisition et de mise à disposition des ouvrages au sein des espaces lectures des écoles (EPL et BCD) soient clarifiés, en particulier par le biais d’un avenant à la convention, pour garantir l’indépendance décisionnelle du dispositif du plan Paris Lecture, et la liberté d’accès sans restriction à tout ouvrage jeunesse ayant reçu les agréments réglementaires,
  • Qu’une réflexion sur l’autonomie des équipes pédagogiques en matière de dotation de livres dans ces espaces livres soit engagée,
  • Que soit renforcé à l’occasion de ce travail les dispositifs partenariaux entre les équipes de la direction des affaires scolaires, le centre paris lecture, et les équipes des bibliothèques de la direction des affaires culturelles.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *