Intervention de Galla Bridier relative à la ville intelligente et durable
Madame la Maire, mes chers collègues
La technologie ne remplacera en aucun cas les choix que nous devons faire collectivement pour améliorer la qualité de vie à Paris. La ville ne peut être entièrement modélisée car elle est d’abord et avant tout ce qu’en font ses habitants et ses habitantes.
Par exemple, ce n’est pas grâce à des capteurs que Paris s’adaptera pour accueillir les personnes non voyantes, en fauteuil roulant ou tout simplement avec des bagages ou une poussette. Cet avis est d’ailleurs partagé par la Fondation pour l’internet nouvelle génération, la FING, à qui la ville apporte par ailleurs son soutien à travers une délibération rattachée à cette communication. Son délégué général, Daniel Kaplan, rappelait dernièrement, que s’il est utile d’optimiser la circulation automobile via des capteurs, il fallait faire émerger de manière concomitante de nouvelles manières de se déplacer, au risque que la fluidification de la ville n’entraîne simplement un nouvel afflux de véhicules sur la route.
Cet exemple parlant doit nous interroger sur nos grands objectifs d’aménagement, que je souhaite rappeler rapidement ici. En effet, la ville intelligente doit être avant tout une ville écologique.
Un urbanisme innovant est un urbanisme qui s’attache à concilier toutes les fonctions de la ville : se déplacer, se divertir, y travailler et évidemment y habiter.
Une ville intelligente privilégie, à ce titre, les logements de qualité et abordables aux tours de bureaux triangulaires dans le Sud de Paris. C’est une ville qui conserve des espaces verts mais aussi la maîtrise de son foncier. C’est une ville qui dialogue en permanence avec ses habitant-es, qui sont le cœur de l’intelligence de la cité – n’oublions pas que ville et politique ont la même racine grecque.
Une ville intelligente, c’est encore une ville qui développe une économie centrée sur la qualité, une économie sociale et solidaire mais aussi une économie circulaire et collaborative, utile à l’intérêt général. Une ville qui recrée du lien avec son fleuve aussi bien en matière de logistique urbaine que de réappropriation par ses habitant-es de ses berges. Nous aurons l’occasion d’y revenir au cours de ce Conseil avec la nouvelle phase que nous allons engager pour la piétonisation des berges de Seine de la rive droite.
Une ville intelligente c’est aussi une ville qui s’attache à réduire les inégalités en son sein mais aussi vis-à-vis de ceux qui l’entourent. À ce titre, Paris doit prendre toute sa part dans la montée en charge de la métropole du Grand Paris et assumer sa responsabilité de ville centre et donc de moteur dans la réduction de la pauvreté dans la région la plus riche mais aussi la plus inégalitaire d’Europe. Pour être intelligente, Paris doit s’ouvrir vers l’extérieur et s’inspirer aussi des expériences étrangères, que ce soit San Francisco pour sa trajectoire 0 déchet, Copenhague pour ses autoroutes à vélo.
Les outils numériques, eux, seront précieux pour faire émerger des pratiques de la ville plus économes en énergies, à l’instar des capteurs de contrôle de consommation électrique individuelle qui ont été installés notamment dans le 18ème par l’association Labo Citoyen et dans le cadre du projet Citizen watt que vous vous nous proposez de soutenir à nouveau avec une délibération de subvention rattachée à cette communication ; ce que nous ferons bien volontiers.
Pour répondre à l’ensemble de ces défis, vous avez créé un Comité des partenaires de la ville intelligente ainsi qu’une mission au sein du Secrétariat général. Nous ne doutons pas que de nombreuses bonnes idées émergeront des discussions qui y auront lieu. Nous espérons que les élu-es et surtout les habitant-es seront associé-es à l’ensemble des évolutions et des décisions qui seront prises dans ce cadre et que nous pourrons en discuter régulièrement au sein de notre assemblée. Nous y serons vigilants.
Je vous remercie.