La piétonisation des berges de Seine réduit les nuisances et la pollution
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Intervention de David Belliard relative à l’aménagement des berges de la rive droite de la Seine

Madame la Maire,

Cher-e-s collègues,

Les Villes sont au coeur de la nouvelle société plus respectueuse de l’environnement, plus apaisée, plus solidaire qui, pas à pas, s’élabore et se façonne. Ce sont dans ces grandes villes et ces grandes métropoles où nous pouvons porter radicalement la transition écologique et sociale à laquelle nous aspirons.

Paris, de par sa double compétence, à la fois Ville et Département, mais aussi par son poids régional, national et européen, joue un rôle moteur dans ce mouvement de transformation. C’est d’ailleurs une nécessité d’autant plus pressante que les parisiennes et les parisiens souffrent de la congestion du trafic et du manque d’espaces verts. Ajoutés à une densité exceptionnellement élevée, Paris peut être une ville où il est difficile de vivre, et où l’exposition à des nuisances est forte. Ainsi de la pollution de l’air ou encore le bruit, qui dégradent notre quotidien et notre santé.

 

Nous devons donc continuer la transformation de la ville. Et cela passe dans nos façons de nous déplacer et de partager l’espace public. La piétonisation des berges de Seine répond en partie à cette double volonté de redonner de la qualité de vie aux habitantes et aux habitants et d’apaiser notre ville en limitant les circulations automobiles. 

 

Les premiers bénéfices sont déjà visibles en rive gauche de la Seine. Alors bien sûr, il y a la très forte fréquentation des berges et des espaces et services qui y ont été installés et les reports de circulation conformes aux prévisions, supportables et maîtrisés. Mais surtout, on note une diminution en moyenne de 15% du dioxyde d’azote (NO2). En outre, le rapport réalisé par Bruitparif concernant l’évaluation de l’impact acoustique lié au réaménagement des voies sur berges rive gauche, publié en mars dernier, pointe au niveau du quai bas, une forte diminution, de jour comme de nuit, des niveaux de bruit entre 2012 et 2014 en moyenne de 10 dB(A). Enfin, cerise sur le gâteau, on constate aussi le développement rapide de la biodiversité, notamment sur l’archipel de jardins flottants.

 

Cette communication visant la poursuite de la reconquête des berges de Seine est donc une nouvelle étape, dont nous nous félicitons. Elle va dans le sens ce qu’avait proposé Christophe Najdovski pendant la campagne des municipales, pour la création d’un grand parc en plein coeur de notre Ville. Car ce que nous portons, c’est la piétonisation et la végétalisation complète des berges de Seine, en les fermant totalement à la circulation automobile. La ville du XXIème siècle, c’est une ville qui retrouve le lien avec son fleuve. A Lyon, les berges du Rhône ont été réaménagées, à Bordeaux, les bords de la Garonne ont été complètement transformés… Il est plus que temps que Paris rattrape son retard ! Notre Ville a été trop longtemps coupée de son fleuve à cause de cette autoroute urbaine, la voie Georges-Pompidou, aménagée dans les années 70. Cela ne vous étonnera donc pas si je vous dis que nous sommes favorables au deuxième scénario, le plus ambitieux, que vous proposez.

Cette révolution urbaine ne va pas sans choix. J’ai vu et entendu le projet alternatif de nos collègues de l’UMP et comme les membres de mon groupe, je me réduis qu’aujourd’hui, nous soyons d’accord sur la nécessaire transformation des berges. Certains d’entre nous se souviennent des oppositions de la droite à toute idée de piétionniser les bords de la Seine. C’était il n’y a pas si longtemps… Mais quand même, ce projet  de reconquête nécessite deux choses essentielles : de la cohérence et du courage politique. De la cohérence, et c’est je crois ce qui caractérise les propositions de la majorité municipale : Il faut de la continuité des espaces, pour créer de véritables îlots ouverts aux piétons et aux cyclistes, libérés des voitures, et retrouver une continuité écologique de Boulogne à Vincennes. Du courage politique enfin. Piétonniser, cela signifie qu’on met moins de voitures. Cela signifie donc qu’on ne peut pas répondre positivement à tout le monde, sous peine d’imaginer, comme vous l’avez fait dans votre projet, un zigzag autoroutier entre le haut et le bas des berges, pour ne déplaire ni aux pro-automobiles, ni à celles et ceux qui souhaitent une ville plus apaisée et plus verte. L’électoralisme bute souvent sur l’épreuve de la réalité et du bon sens.

Enfin, un dernier mot pour rappeler que ce travail de piétonisation s’inscrit dans une réflexion globale. Paris est traversée par nombre de franciliens, notamment pour des raisons professionnelles, et il nous faut donc proposer une amélioration de l’offre de transports en communs, pour offrir des alternatives à l’usage de la voiture automobile. Mais je laisserai ma collègue Galla Bridier développer ce point essentiel.

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