Question d’actualité posée par David Belliard au Préfet de Police relative à la perte de confiance des Parisiens envers la police nationale.
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« Manifester dans l’espace public est une liberté fondamentale reconnue par le droit. Pourtant depuis le 1er mai, on sait désormais que des manifestations pacifiques peuvent être perturbées par des casseurs mais aussi par des individus issus du cercle le plus proche du Pouvoir, et se comportant sur le terrain en bonne camaraderie avec les vrais policiers.

De même chacun croyait en l’éthique encadrant la vidéo-protection. Or l’affaire Macron-Benalla a révélé que la conservation d’images peut largement dépasser les 30 jours réglementaires et que ces images peuvent être illégalement communiquées à des personnes non habilitées, y compris par de hauts-gradés de police.

La Préfecture affirme que les armes des policiers sont identifiées, répertoriées, sécurisées. Or un article non démenti du Canard Enchainé du 29 août dernier nous apprend que 24 armes provenant de vos services circulent dans Paris. L’une d’elle aurait été utilisée pour le meurtre de Vanessa Campos.

On nous répète que la loi protège les plus faibles et les plus jeunes de nos concitoyens. Pourtant, suite à l’occupation du lycée Arago en mai dernier, des mineurs furent détenus  dans des bus de Police et maintenus dans l’ignorance juridique de leur situation, sans manger et sans boire durant des heures et sans que leurs parents en soient informés. Par trois fois interpelé sur ce cas précis, votre réponse glaciale fut toujours la même : « la procédure a été respectée ».

En 3ème commission, Monsieur le Préfet, et alors qu’on vous interrogeait précisément sur les évènements survenus Pont d’Austerlitz le 1er mai, vous n’avez pas mentionné que la caméra  couvrant ce pont avait été sabotée par les manifestants et que vous aviez dû recourir aux caméras de BFM TV pour tenter de garder autant que possible le contrôle de la situation.

Autre exemple : des militants d’Attac dénonçant les pratiques fiscales de la Société Générale sont interpellés et détenus 24 heures, réponse complètement disproportionnée pour le collage de quelques stickers.

En 3ème commission, vous avez déclaré votre étonnement en découvrant derrière beaucoup de casseurs cagoulés « des jeunes gens bien insérés», « des anges » avez-vous dit. Savez-vous que des jeunes et des moins jeunes peuvent se mobiliser contre des injustices dont ils ne sont pas les victimes directes ? Qu’il est exaspérant pour eux qu’un policier a priori agressé par un civil donne immédiatement lieu à une dénonciation vigoureuse par la Préfecture alors qu’inversement une personne civile faisant l’objet d’une violence a priori disproportionnée de la part d’un policier s’entende dire qu’il faut se taire dans l’attente que la justice se prononce ?

La confiance dans la police est essentielle surtout dans le contexte international d’aujourd’hui. Comme le rappelait hier Yves Pozzo Di Borgo, la confiance dans la Police Républicaine est ébranlée.

Mon groupe sait combien le métier de policier est souvent difficile et tout ce qu’il exige d’abnégation. Nous revendiquons d’ailleurs pour lui davantage de reconnaissance.

Mais quelle confiance les jeunes peuvent-ils avoir en la police quand elle est défaillante et qui bénéficie d’une présomption d’innocence dont ils sont privés ?

Notre inquiétude est grande, Monsieur le Préfet, devant le manque de fiabilité de vos informations et les dysfonctionnements observés.

Merci de nous dire aujourd’hui comment vous comptez agir pour que les Parisiens ainsi que leurs élus municipaux puissent retrouver confiance dans la police nationale et notamment dans ses cadres.

Je vous remercie. »

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