Paris appelle les assureurs à désinvestir et ne plus assurer le secteur du charbon
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Date historique : mercredi 2 mai, à l’initiative des élu.e.s écologistes, la ville de Paris a décidé d’appeler les assureurs à retirer leurs soutiens aux projets et entreprises du secteur du charbon, afin d’agir contre la pollution de l’air et les changements climatiques.

 

Ce voeu arrive deux mois à peine après que la ville ait renouvelé son intention de désinvestir des énergies fossiles et ait annoncé étudier la possibilité d’assigner en justice les principales entreprises de l’industrie fossile pour leur responsabilité dans le changement climatique. Sont aujourd’hui appelés à cesser leurs investissements et contrats d’assurance au secteur du charbon l’intégralité des assureurs et réassureurs qui se réuniront à Paris fin mai pour la réunion de l’Association de Genève.

 

Le rôle des assureurs est encore sous-estimé alors qu’ils jouent un rôle déterminant dans la prévention des risques de demain. Il est contradictoire d’alerter sur le coût du dérèglement climatique d’un côté et de l’autre en financer l’accélération. Sans leurs investissements et assurances, aucun projet fossile ne pourrait voir le jour. Il était donc important pour nous de se saisir de leur réunion à Paris fin mai pour les appeler à honorer les luttes dont Paris est le symbole, celles contre la pollution de l’air et contre les changements climatiques”, explique Jérôme Gleizes, conseiller de Paris.

 

Alertés par la campagne Unfriend coal, nous étions outrés que les assureurs et réassureurs y compris français, censés nous protéger, contribuent toujours au développement du charbon, notamment en Pologne. L’industrie du charbon contribue non seulement à l’accélération du changement climatique mais aussi une pollution de l’air qui coûte chère à la santé des populations et à nos finances publiques. La soutenir est irresponsable et nous sommes heureux de voir la ville s’engager à prendre ce facteur en compte dans ses prochains contrats d’assurance”, ajoute David Belliard, président du groupe écologiste de Paris.

 

D’année en année, les événements climatiques extrêmes (périodes de canicule, de grand froid et de crue) sont de plus en plus fréquents, y compris à Paris. Or la situation ne va que s’aggraver si rien n’est fait pour transformer profondément nos modes de production et de consommation énergétique. Si tenir l’objectif climatique de 1,5/2°C implique de fermer les centrales à charbon d’ici 2030 dans les pays de l’OCDE et d’ici 2050, il est indispensable de stopper les soutiens financiers et en assurance qui permettent d’en développer de nouvelles. De plus, la pollution des centrales européennes cause déjà la mort prématurée de plus de 22 000 personnes par an.

 

Paris, capitale de la 6ème puissance économique mondiale et ville hôte de la COP21 doit porter dans sa parole et dans ses actes l’exemplarité écologique. La maire de Paris, Anne Hidalgo, en sa qualité de présidente du C40 doit promouvoir la  justice climatique et appeler ces homologues à suivre l’exemple de Paris.

 

Les contrats d’assurance de la ville sont également un levier à ne pas négliger. Après avoir obtenu l’engagement que le fonds de dotation de la Ville de Paris et le fonds de retraite des conseiller.e.s de Paris ne passent plus de contrats avec des entreprises du secteur fossile, les élu.e.s écologistes ont obtenu que la ville incite les compagnies d’assurance avec lesquelles elle a contracté à “ne plus investir dans les entreprises du secteur du charbon, mais à porter leurs investissements dans le secteur des énergies renouvelables”.

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