Publicité incitant à la prostitution : nous interpellons les ministres !
Partager

Paris, le 25 octobre 2017

Monsieur David Belliard,
Président du Groupe écologiste de Paris

 

Madame Frédérique Vidal,
Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation

Madame Marlène Schiappa,
Secrétaire d’Etat auprès du Premier Ministre,
chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes

 

Mesdames les Ministres,

Nous avons été alerté-es ce matin de la présence devant l’université Paris-Descartes d’une publicité mobile, dans l’espace public, du site internet RichMeetBeautiful.fr. Ce site met en relation des personnes aisées avec des étudiant-es en situation de précarité. Au final, il n’est rien d’autre qu’un outil incitant à la prostitution et, comme plate-forme se rémunérant sur les mises en relations, son rôle se rapproche de celui d’un proxénète. L’incitation à la prostitution dans l’espace public et le proxénétisme doivent être condamnés. Pour rappel, trois Ministres belges ont déjà porté plainte contre cette publicité.

En tant qu’élu local et au nom du groupe des élu-es écologistes, je me permets de vous interpeller sur trois points. D’abord en vous demandant d’interdire ce site et les publicités qui en sont faites dans l’espace public. En outre, plus généralement, les universités sont des lieux d’éducation et doivent s’employer à protéger les étudiant-es de certaines dérives de la société. Il est pour nous essentiel d’instaurer des périmètres sans publicité autour des établissements scolaires et d’enseignement supérieur (écoles, collèges, lycées et universités) afin de permettre les meilleures conditions d’apprentissage possible, sans aucune incitation ou agression commerciale quelconque. Sur ce point, comptez-vous prendre des mesures rapidement pour permettre l’installation de ces zones sans publicité autour des établissements scolaires et universitaires ? Enfin, la création de cette plateforme est aussi le reflet d’un échec de notre société, celle de la précarité d’un trop grand nombre d’étudiant-es. Pour rappel, le coût de la vie étudiante a augmenté de plus de 2% à la rentrée 2017 soit « le triple de l’inflation ». Le coût du logement dans une ville comme Paris est évidemment en cause malgré les efforts de la municipalité pour créer du logement étudiant. Dans ce contexte, il apparaît une nouvelle fois que la baisse de 5 euros des APL est une mesure budgétaire très contestable alors que 46% des 2.5 millions d’étudiant-es sont financièrement contraint-es de travailler en parallèle de leurs études, dont 9% au-delà du mi-temps. Les étudiant-es font parties des grands perdant-es des discussions budgétaires. Comptez-vous, Madame la Ministre, prendre des mesures pour combattre la précarité dans laquelle vivent de nombreux étudiant-es ?

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie, Mesdames les Ministres, de recevoir mes salutations les plus distinguées.

 

 

Copies à :
Monsieur Michel Delpuech, Préfet de Police de Paris
Madame Anne Hidalgo, Maire de Paris

 

Télécharger le courrier

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *