Plan Economie Circulaire
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Intervention d’Anne Souyris relative au Plan Economie Circulaire

 


Nous sommes très heureuses et très heureux que ce plan voit le jour aujourd’hui, sachant qu’en plus, vous savez qu’aujourd’hui, au Parlement européen, va être débattu le plan sur le rapport sur la question du réemploi et que cela tombe bien avec notre ordre du jour.

En fait, l’économie circulaire est un concept encore récent. Ses bases ont été jetées au début des années 2000 afin de définir un processus de production qui ne suit plus un schéma linéaire classique, mais un circuit et un cercle vertueux. Le principe est que l’économie circulaire dépasse la question exclusivement de la production et de la consommation et que cela intègre à la fois l’éco-conceptuel, l’écologie industrielle, l’économie de la fonctionnalité, le réemploi, la réparation et la réutilisation.

La Ville de Paris est une collectivité motrice dans le développement de l’économie circulaire actuellement. Si de nombreuses activités fleurissent sur le territoire parisien, dont certaines très innovantes – je pense, par exemple, au laboratoire d’expérimentation qu’est le quartier dit « des deux rives » – nous n’en sommes évidemment encore qu’au début du processus. En effet, c’est une véritable révolution industrielle que représentent le réemploi, la réparation et l’écoconception. L’enjeu du recyclage est essentiel, mais celui du réemploi et de la réparation, qui permet une durabilité bien supérieure des objets, donc des matières elles-mêmes, doit devenir central dans notre démarche. Et là, je dois dire que le chemin est évidemment encore long.

Heureusement, dans le plan qui nous est présenté aujourd’hui, ces processus trouvent une place nouvelle, que nous saluons. Par exemple, la consigne, enjeu mentionné du plan, est une pierre angulaire du réemploi, de la réparation et même de l’écoconception des biens. Quoique son bilan carbone paraisse à court terme plus mauvais que le recyclage, la réalité écosystémique à long terme est inverse.

En effet, la chaîne des bénéfices de la consigne sur le long terme, sur le climat, sur l’environnement, sur la réduction des déchets à la source, est considérable. La consigne, comme le réemploi des objets en règle générale et tout ce qu’ils impliquent, constitue, en outre, un gisement d’emplois gigantesque.

C’est par, justement, cette heureuse convergence, qu’aujourd’hui va être débattu le rapport de l’eurodéputé écologiste, Pascal DURAND, sur le réemploi, réemploi qui, selon ce rapport, pourrait à lui seul créer plus de 200.000 emplois non délocalisables en Europe si elle généralisait la réparation ou le réemploi des objets du quotidien. Le texte européen propose de développer le droit à la réparabilité des produits et pourrait ensuite déboucher sur une directive européenne qui nous aiderait bien, je dois dire, et qui serait une grande première, dans l’enjeu qui est le nôtre à Paris.

Pour finir, avec ce plan, nous commençons à rééquilibrer la démarche entre recyclage et réemploi. A nous de nous servir de cette première phase et du texte européen pour que le réemploi et la réparation soient dans un temps proche et leviers premiers de cette nouvelle économie porteuse d’avenir pour tous.

Merci beaucoup. Merci à tous. Merci, Madame la Maire, et merci à Antoinette GUHL.

 

Retrouver les interventions de Jérôme Gleizes et d’Antoinette Guhl.

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