Avenue de Flandres : une mise à l’abri des réfugié-es enfin … mais dans quelles conditions ?
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Depuis 5h30 ce matin, le campement de réfugié-es de Stalingrad est en cours d’évacuation. Depuis le démantèlement de la “jungle” de Calais, ils sont progressivement plus de 4500 à s’entasser sous le métro aérien et le long de l’avenue de Flandres dans des conditions inhumaines. Des élu-es écologistes de Paris se sont rendu-es sur place pour veiller au bon déroulement de l’opération.

 

Cette mise à l’abri arrive tard mais n’en est pas moins salutaire. “L’’urgence sanitaire et sociale qui règne sur le camp n’était plus tenable”, constate Anne Souyris, co-présidente du groupe écologiste de Paris. “Lorsqu’un campement prend autant d’importance, il n’est plus possible de répondre aux besoins de première nécessité des réfugié-es : une épidémie de varicelle, maladie dangereuse pour les adultes, s’est répandue ces derniers jours, incitant la Ville à ouvrir un gymnase d’accueil dans le 10e pour les familles concernées. Hier, toute distribution de nourriture était devenue inenvisageable du fait du trop grand nombre de personnes présentes.”

 

A quelques jours de l’ouverture du centre humanitaire, cette mise à l’abri ne sera efficace que si aucune “évaporation” n’est constatée. “À la différence de Calais, chaque réfugié-e, sans exception, doit être pris en charge”, précise David Belliard, co-président des élu-es écologistes de Paris. “Avec l’ouverture de plusieurs gymnases, nous devons être en mesure de trouver des solutions temporaires, puis pérennes pour chacun d’entre eux”.

 

Le groupe écologiste salue l’effort fait par la Ville de Paris avec la mise à disposition de bâtiments municipaux. Mais il faut aller plus loin pour être exemplaire. “Paris doit prendre sa part dans l’accueil des réfugié-es dans chaque arrondissement et doit éviter, avec l’État par une orientation et une mise à l’abri au fil de l’eau, les campements sauvages qui régulièrement se réinstallent dans le Nord-Est de la ville” estime encore David Belliard.

 

“Encore une fois, conclue Anne Souyris, il est grand temps de mettre en place une stratégie d’accueil pérenne à  l’échelle de la situation. Le centre humanitaire de la Chapelle en sera l’un des rouages majeurs et son ouverture dans les jours qui viennent est un vrai pas en avant pour une prise en charge coordonnée et responsable des réfugié-es en Île-de-France et même en France… Mais ce dispositif ne pourra être efficace que si chaque collectivité décuple ses efforts de manière compétente et répartie sur les territoires y compris parisiens.”

 

Anne Souyris et David Belliard, co-président-es du groupe écologiste de Paris

Aurélie Solans, conseillère de Paris, élue du 19ème arrondissement

Pascal Julien, conseiller de Paris, élu du 18ème arrondissement

Dan Lert, Joyce Malet et Eric Thebault, maires adjoint-es écologistes du 19ème arrondissement de Paris

 

Depuis le début du mandat, nous avons demandé et nous continuons à demander :

  • la mise en place d’un protocole d’urgence incluant la sécurisation du lieu, l’accès à des conditions sanitaires dignes ainsi qu’aux besoins fondamentaux. Un renforcement des dispositifs d’accès au droit sur et aux abords des campements doit permettre un accompagnement des personnes et une mise à l’abri rapide. Une mise à disposition de lieux protégés pour la distribution de nourriture à proximité des camps et des lieux de stockage pour la logistique humanitaire sont urgents.
  • la solidarité territoriale pour que chaque arrondissement, sans exception, accueille au moins un centre d’hébergement. Les arrondissements les plus riches de la capitale ne doivent pas s’exonérer de l’effort collectif, au détriment des arrondissements périphériques, fortement mis à contribution.
  • la mobilisation du domaine intercalaire de la ville qui rapidement avec peu d’investissement afin de mener à bien les rénovations nécessaires pourraient accueillir de nombreux réfugié-es. En étant inexploité, il coûte chaque année à la Ville environ 8 millions d’euros.

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