Paris doit rester la ville de la liberté d’expression
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Après l’utilisation du 49.3 à l’Assemblée nationale, le gouvernement s’essaye au passage en force face aux organisations syndicales.

Après les menaces d’interdiction de manifester ce week-end du Président de la République et de son Premier ministre, profonde entrave à notre démocratie, la Préfecture de police a finalement interdit le défilé de Bastille à Nation du cortège contre la Loi Travail prévu ce jeudi. L’”alternative” proposée à l’intersyndicale est un rassemblement statique place de la Nation, pour éviter les casseurs et les heurts du 14 juin, rassemblement tout aussi compliqué à sécuriser qu’un défilé. Paris est une ville synonyme de liberté d’expression et elle doit le rester.

“Il y a peu d’interpellations des casseurs par les forces de l’ordre. On est en droit de se demander si les consignes données par le ministère de l’intérieur ont été suffisamment claires, s’interroge David Belliard, co-président du groupe écologiste de Paris. L’objectif des forces de l’ordre c’est avant tout de se concentrer sur celles et ceux qui utilisent la violence pour permettre à toutes celles et tous ceux qui veulent manifester de le faire sereinement. En interdisant la manifestation, on est dans une escalade vers le tout sécuritaire, qui a besoin de trouver sa justification…

L’argument majeur du Ministre de l’Intérieur à cette interdiction de défiler réside dans le fait que les forces de l’ordre sont mobilisées pour assurer la prévention d’actes terroristes “pouvant être dirigés notamment contre le public de l’Euro2016”. “Jusqu’ici, nous pouvions manifester mais depuis le début de la compétition, entre Euro2016 et rassemblements contre la Loi Travail, il faudrait choisir !” s’insurge Jérôme Gleizes, conseiller de Paris, élu du 20ème arrondissement.

“Interdire le droit de manifestation est une atteinte majeure au droit fondamental du citoyen et excepté en état de guerre peut -être – et encore – il est essentiel, de le maintenir contre vents et marée, c’est le prix de la démocratie, estime enfin Anne Souyris, co-présidente du groupe écologiste de Paris. Pour preuve, il n’y avait pas eu d’interdiction de manifestation contre des confédérations syndicales depuis 1958 !”

Les élu-es écologistes continueront de défendre la liberté d’expression et de manifestation et apporteront leur soutien aux futures mobilisations contre la Loi Travail, et notamment celle de jeudi, quelle que soit son statut, en espérant toute fois que le gouvernement revienne sur sa décision.

 

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