Faisons de la métropole du Grand Paris un outil de lutte contre les inégalités !
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Tribune collective des élu-e-s écologistes au Conseil de la Métropole du Grand Paris, à lire sur le Huffington Post.

 

Le vendredi 22 janvier 2016 a scellé la création d’une nouvelle institution au cœur de la Région Île-de-France : la Métropole du Grand Paris. Elle aura la lourde tâche de répondre à un défi colossal : la réconciliation des territoires qui la composent.

La métropole se trouve en effet au cœur d’une région qui présente un paradoxe malheureux : elle concentre à la fois une quantité impressionnante de richesses (un tiers du PIB français, ce qui en fait la région la plus riche d’Europe) et des inégalités sociales, environnementales et territoriales extrêmement violentes. Pour nous, la métropole devra répondre au défi d’une plus grande égalité des territoires qui la composent, et participer à réduire les fractures qui fragmentent la société et la fragilisent. Quatre chantiers peuvent être d’ores et déjà mis sur le métier ces prochains mois.

D’abord, nous aurons bien sûr besoin d’un projet métropolitain ambitieux, mais c’est surtout sur de véritables moyens financiers qu’il nous faudra compter. Une meilleure répartition des ressources, via une péréquation digne de ce nom, doit être mise en place pour que les plus aisé-es partagent leurs richesses avec les plus pauvres. Surtout, la métropole devra permettre d’investir dans les territoires en difficulté. Nous ne pouvons pas poursuivre un développement dans lequel certaines villes seraient cantonnées à accueillir les plus défavorisé-es, les déchets ou les activités polluantes des territoires les mieux lotis. Nous ne pouvons pas non plus continuer à fragmenter notre territoire entre les lieux pour travailler, ceux pour consommer et d’autres pour habiter, au prix de temps de transport épuisants et d’un coût écologique colossal. Pour cela, il nous faudra dépasser les égoïsmes communaux et que l’ensemble des territoires accepte de mutualiser une partie de la fiscalité locale, notamment la fiscalité économique. Si certains voient dans l’attractivité économique à court terme l’unique horizon de travail de la future métropole, ce sont pourtant bien l’égalité de territoires et la qualité de vie qui seront, demain, les conditions du rayonnement de notre territoire.

Cette recherche d’une plus grande égalité passe aussi par une véritable politique en matière d’aménagement et de logement. Il est inacceptable que, dans notre Région, 500 000 personnes attendent un logement social alors que certains maires refusent encore d’appliquer la loi leur imposant d’en construire dans leurs communes ! Pour nous, la métropole doit agir en faveur d’un véritable rééquilibrage et favoriser la production de logements sociaux.

Nous devrons nous atteler à l’élaboration d’un Plan climat énergie métropolitain qui sera d’ailleurs une des premières compétences qui reviendra à la Métropole. Alors qu’urgences environnementales et sociales se conjuguent et se renforcent, il est de notre responsabilité d’élu-es d’agir aujourd’hui avant qu’il ne soit trop tard. C’est à l’échelle métropolitaine que doit s’engager la transition énergétique de notre territoire, outil indispensable pour vivre mieux, limiter l’impact de nos activités sur notre planète, créer des emplois de qualité et non-délocalisables et réduire les inégalités environnementales. Lutter contre la pollution de l’air et favoriser le développement des énergies renouvelables, améliorer la qualité de l’eau pour toutes et tous, mieux gérer nos déchets ou encore engager la bataille de la rénovation thermique des bâtiments, tels sont les combats que nous aurons à mener et qui devront se traduire par un Plan climat énergie métropolitain ambitieux.

Enfin, la place des métropolitain-nes dans le processus de constitution de la métropole n’a pas été pensée par le Parlement. C’est une erreur et un danger. Une erreur car nous ne ferons pas métropole sans, ni pour les métropolitain-nes ! Nous avons l’ardente nécessité de nous atteler au défi démocratique, de rendre visibles les enjeux métropolitains, de rendre possible l’appropriation des projets par les habitant-es afin d’éviter toute dérive technocratique.
Les rapports de force politiques au sein du Conseil métropolitain ne sont pas favorables à la gauche et aux écologistes. Pourtant, le choix de la gouvernance partagée peut et doit aboutir à de réels progrès. La lutte contre les inégalités doit être un combat partagé par toutes et tous, elle constitue un dépassement qui honorerait cette nouvelle institution.
Réconcilier, élaborer ensemble, être solidaires : Il n’est rien de plus noble pour continuer à « faire métropole ».

 

Signataires:

Les élu-es écologistes au Conseil de la Métropole du Grand Paris (MGP) :
Galla Bridier, Présidente du Groupe écologiste au Conseil de la MGP, Conseillère de Paris
Daniel Breuiller, maire d’Arcueil, Vice-Président de la MGP en charge de la valorisation du patrimoine naturel et paysager
Michel Bourgain, maire de L’Île-Saint-Denis, Président de la Commission Aménagement du territoire de la MGP
David Belliard, Yves Contassot, Joëlle Morel, Christophe Najdovski, Anne Souyris, Conseillers de Paris

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