Vœu relatif à une recherche de situation apaisée dans le quartier Bas-Belleville
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Face à la situation du Bas-Belleville, les élu-e-s écologistes ont déposé un vœu pour que les moyens policiers luttent contre les violences faites aux prostituées et non contre les prostituées.

Le vœu a été rejeté.

 

 

 

Vœu relatif à une recherche de situation apaisée dans le quartier Bas-Belleville

déposé par Anne Souyris, David Belliard, Marie Atallah, Aurélie Solans,Jérôme Gleizes et les élu-e-s du Groupe écologiste de Paris (GEP)

 

Considérant que la prostitution s’est fortement développée dans le quartier du Bas-Belleville au cours de la dernière décennie;

Considérant la légitime préoccupation des habitants, visiteurs, commerçants du Bas-Belleville face à l’existence d’une scène de prostitution dans leur quartier;

Considérant que la prostitution à Belleville est majoritairement exercée par des femmes chinoises, en situation de grande précarité socio-économique, et exposées à de nombreuses violences (cas de meurtres, viols, agressions et vols, recensés tant par les forces de Police que par les associations qui les accompagnent);

Considérant que la Ville de Paris contribue au financement d’associations telles le Lotus Bus (Médecins du Monde) et l’Amicale du Nid, dont l’objectif est l’accompagnement des personnes prostituées, leur accès aux soins et aux droits;

Considérant que le dispositif policier tel qu’il est conçu dans le quartier Bas-Belleville (par exemple le stationnement d’un car de police à proximité immédiate du Lotus Bus ou des contrôles d’identité systématiques) a pour seul effet réel le déplacement des prostituées, et leur éloignement des réseaux d’entraide communautaire et des associations qui œuvrent à leur accompagnement socio-sanitaire;

Considérant que le nombre de prises en charges de prostituées par ces associations a de ce fait considérablement chuté ces dernières semaines, avec des conséquences sanitaires certaines;

Considérant qu’un certain nombre de ces femmes chinoises du Bas-Belleville se sont constituées en associations de prostituées et d’accompagnement, ayant vocation à être des interlocuteurs dans le débat public et se destinant à répondre aux légitimes préoccupations des riverains ;

Considérant enfin que tout projet d’émancipation, d’autonomie et d’insertion sociale passe par l’apprentissage de la langue française et un encadrement sanitaire, social et juridique ;

 

Aussi, sur proposition d’Anne Souyris, David Belliard, Marie Atallah, Aurélie Solans, Jérôme Gleizes et des élu-e-s du Groupe écologiste de Paris (GEP), le Conseil de Paris :

  • demande au Préfet que les moyens policiers soient réaffectés à la lutte contre les violences faites aux prostituées, particulièrement dans le cadre des réseaux de traite humaine, et non à la lutte contre les prostituées elles-mêmes.
  • demande au Préfet la mise en place d’un dispositif policier qui respecte le travail des associations d’accompagnement des prostituées soutenues par la Ville.
  • demande que soient soutenues par la municipalité les associations et organismes proposant des formations d’alphabétisation « français langue étrangère » à destination des femmes chinoises de Belleville.
  • propose la constitution d’un panel citoyen, réunissant des représentants des riverains, des Conseils de quartier, des forces de police, de l’administration parisienne, ainsi que des associations d’accompagnement des prostituées et des représentantes des prostituées elles-mêmes, afin d’engager des échanges visant le retour à une situation apaisée dans le quartier Bas-Belleville.

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